Le goût sous la loupe des scientifiques
Le 23 septembre, l’Université de Fribourg présente explora, son Festival Culture, Science et Société. Cette édition a été conçue dans l’esprit de «Fribourg Ville du goût». Katharina Fromm nous décrit tout ce qu’une université peut apporter dans les secteurs de l’alimentation et de l’agroalimentaire.
Photos: Stemutz
L’Université de Fribourg collabore étroitement avec «Fribourg, ville du goût» pour explora 2023. Pour quelles raisons ?
D’abord, j’aime manger et boire (rires). Ensuite, comme chimistes, nous avons un grand intérêt pour le goût et pour les saveurs, qui sont une affaire de molécules. Mais, plus fondamentalement, au sein de notre université, de nombreuses disciplines s’intéressent à l’alimentation et à l’agroalimentaire. Ce sont des champs de recherche qui concernent de manière très naturelle l’Université de Fribourg et c’est la raison pour laquelle nous allons lancer, en fin d’année, un centre de recherche et d’innovation interdisciplinaire Food.
Quel sera son objectif?
Les enjeux sont énormes dans le secteur. L’agriculture doit innover. Nous devons renoncer à certains produits utilisés dans l’agroalimentaire et il faut donc trouver d’autres solutions pour produire mieux. En même temps, des espèces invasives rendent l’agriculture plus complexe. Puis, la population est aussi beaucoup plus sensible à la qualité de la nourriture, à sa provenance, aux impacts sur le climat.
Pour répondre à ces défis, on ne peut pas se passer de recherche de base. Nous n’avons pas seulement besoin de petites modifications techniques, même si elles sont importantes, il faut aussi proposer des idées plus renversantes pour changer le cours des choses. Et nous avons tout ce qu’il faut ici pour contribuer à ces transformations nécessaires et fondamentales et pour transférer nos connaissances à travers l’enseignement au niveau master, doctorat et formation continue.
Quels sont les champs concernés au sein de l’Université ?
Beaucoup de nos chercheur-e-s, en médecine par exemple, s’intéressent aux effets de l’alimentation sur le bien-être des personnes, à travers la digestion, le microbiome et l’impact de l’alimentation sur le cerveau. En biologie, des chercheur-e-s s’intéressent à la manière dont les plantes poussent, aux possibilités d’améliorer et de transformer les plantes. Nous avons des spécialistes mondiaux des espèces invasives, de la résistance antimicrobienne, et de la transformation de la nourriture lors de la digestion. Je ne prends que quelques exemples, bien sûr.
Dans l’institut transdisciplinaire que nous allons mettre en œuvre, nous allons également associer des chercheurs du domaine de la psychologie, du droit, de l’économie, de la communication. Car l’évolution à venir dans le domaine agroalimentaire va concerner tous les secteurs d’activité et toute notre société.
C’est tout cela que vous allez mettre en avant dans Explora?
Oui, ces thèmes auront la part belle de notre programmation. Mais la journée explora est très variée, elle s’adresse tant aux familles, aux curieuses et aux curieux qu’aux passionnés·e·s: il y en aura vraiment… pour tous les goûts.
